CHENGDU, le tremblement de Terre
TREMBLEMENT DE TERRE
Aujourd’hui, lundi 12 mai, 14h, il fait lourd, le ciel est plombé, l’air est palpable. Nous attendons pour déjeuner que Nié (la femme de ménage) ait terminé. Les chiens de la résidence gueulent, Roméo ne répond pas, il vient se réfugier sous mes jambes. Je continue d’écrire mes cartes postales. Puis soudain André dit :
« Ho, le coup de vent, fermes la fenêtre »
Je me lève, ferme la baie vitrée, j’ai une drôle d’impression, et là, on admet que c’est un tremblement de terre.
Pascale se précipite prendre Marina dans son lit, Papa et moi mettons nos chaussures, je prends la sacoche de papiers et on dit à Nié et à Pascale d’attendre un peu de stabilité pour rejoindre l’escalier. (4mn en tout, oh que c’est long ! informations officielles chinoises)
Pascale et Marina en tête avec Nié, suivies de moi et Roméo qui ne tire pas, même Papa descend l’escalier rapidement derrière.
On rejoint les autres habitants au pied des immeubles, Nié va jusqu’à la cabine téléphonique pour essayer d’appeler Lionel. Rien à faire tout est coupé.
Après une première réplique (environ 2heures), le calme est revenu. Nié et moi montons chercher la poussette et tout le nécessaire pour Marina. L’aller –retour au 6° étage s’est fait en un temps record.
Au moment où nous arrivons au rez de chaussée, Lionel arrive, son visage se décompose et il demande : où sont les autres ? (il n’a pas vu notre équipe près de l’entrée). Nous chargeons les bagages dans le coffre, récupèrons tout le monde et partons vers le parc (loin des immeubles).
Le temps passe, le téléphone ne fonctionne plus, même les SMS ne partent pas vers la France.
Vers 20h nous pensons à manger, plus un restaurant d’ouvert, on fait le tour du quartier et un peu plus loin, on trouve « Lily » plein à craquer sur la terrasse, malgré tout on s’installe à l’intérieur . Après 1h1/2 d’attente, trois sont servis, Pascale doit encore attendre un bon moment. Après le repas nous décidons de rentrer.
Nous regardons les infos, nous buvons un thé et après la douche, nous nous couchons.
A peine coucher, surprise, une nouvelle réplique.
Marina et Papa dorment déjà, on s’habille vite fait et on descend à la voiture. On part se garer le long d’un parc ; les voitures sont stationnées sur trois files et ça claque sonne tout le temps, de colère Lionel nous amène sur le parking d’Ikea. Là on « dort » tranquille jusqu’à 6h1/2 et on rentre.
Mardi 13, Lionel se douche et repart travailler. Nous préparons doucement quelques bagages en cas de besoin et trainaillons jusqu’au repas. En début d’après midi, Lionel téléphone, il faut sortir, les sismologues annoncent une réplique plus forte. Chargé comme des baudets, nous allons sous la pluie au square où nous rencontrons des gens charmants qui offrent l’hospitalité dans leur voiture à Pascale et Marina. Voyant que je vais m’asseoir par terre, ils me prêtent un strapontin.
Nous attendons Lionel. Après avoir fait quelques courses, on rentre, mange et se couche. La fatigue aidant, on s’endort très vite.
Mercredi 14, nous nous levons de bonne heure car nous partons 9 jours sur Pékin.
A l’aéroport plus d’escalier mécaniques, au niveau des départs ‘Pagaille ‘ une foule immense et en partie encore allongée sur le sol où elle a passé une nuit, voir deux pour certain. Plus d’avion, à chaque stand une queue incroyable pour changer les billets. Des milliers de personnes attendent avec beaucoup de résignation, mais comme ça ne va pas assez vite, quelques chinois sautent sur les guichets et braillent. Je dis : ‘ En France les employés se seraient mis en grève’. Enfin on sort de là et rentre en taxi pour laisser Lionel travailler. Notre départ est pour le lendemain.
Peu avant 11h, je m’installe sur le balcon pour écrire, et voilà une nouvelle réplique. Donc un peu secoué, je rentre et on décide de ne pas partir.
17h31 nouvelle secousse plus longue que ce matin. Papa et moi nous inquiétons de partir pour une semaine et de laisser Pascale seule avec Marina toute la journée. Apparemment, il y a moins de danger, mais nerveusement c’est quand même une épreuve et on ne peut s’empêcher d’être sur le qui vive.
Le soir en rentrant Lionel ne trouve ni eau, ni essence, il verra demain en allant travailler.